Un camp de prisonniers, loin du théâtre de la guerre, mais lieu de culture partagée, pour rejouer la vie normale…

Un camp de prisonniers, loin du théâtre de la guerre, mais lieu de culture partagée, pour rejouer la vie normale…
Publication du 8 juin 2025
Un camp de prisonniers, loin du théâtre de la guerre, mais lieu de culture partagée, pour rejouer la vie normale…

On se rappelle le film de Jean Renoir, La Grande Illusion (1937), et le spectacle donné par les prisonniers habillés en femme, pour distraire le vie du camp et la symbolique forte du souvenir des femmes laissées à leur sort au pays, pendant cette période longue de la captivité. L’ennui de l’attente, le souvenir du “chez-soi”, de la patrie… Dans cette série de cartes postale photographiques on retrouve la même thématique… 

Pendant la Première Guerre mondiale, Friedrichsfeld abritait un important camp de prisonniers de guerre. Ce camp fut l’un des premiers à être établi en 1914 et resta l’un des principaux camps de prisonniers du front occidental tout au long de la guerre. À son apogée, en octobre 1918, il abritait plus de 77 000 prisonniers.

Le camp abritait des prisonniers de diverses nations, notamment des Russes, des Anglais, des Français, des Serbes, des Italiens, des Portugais, des Belges, des Turcs et même des soldats des colonies françaises comme l’Indochine.

Malgré les conditions difficiles de la guerre, le camp de Friedrichsfeld était réputé pour le traitement relativement humain réservé aux prisonniers. Le camp disposait d’une cantine bien équipée où les prisonniers pouvaient acheter divers produits, notamment de la nourriture et du pain. Des installations étaient également prévues pour des activités culturelles et éducatives, comme un théâtre et des concerts organisés par les prisonniers eux-mêmes.

Pendant la Première Guerre mondiale, le camp de prisonniers de guerre jouissait d’une vie culturelle riche, avec notamment des activités théâtrales organisées par les prisonniers eux-mêmes. Voici quelques points clés concernant le théâtre et les activités culturelles du camp.

Les prisonniers de Friedrichsfeld étaient connus pour organiser diverses activités culturelles et éducatives afin de maintenir le moral et de rétablir un sentiment de normalité. Ces activités comprenaient des représentations théâtrales, des concerts et même la publication d’un journal du camp. Les prisonniers disposaient d’un comité autonome qui supervisait ces activités, qui étaient soumises à la censure des autorités allemandes (16).

Le camp disposait d’installations où les prisonniers pouvaient présenter des représentations théâtrales. Ces représentations constituaient une part importante de la vie du camp et permettaient aux prisonniers de développer leur créativité. Les activités théâtrales étaient très fréquentées et appréciées par la population diversifiée du camp, qui comprenait des prisonniers originaires de divers pays, tels que la France, la Russie, l’Angleterre et la Belgique (16).

Les activités culturelles du camp reflétaient la diversité des nationalités des prisonniers. Cette diversité enrichissait les représentations théâtrales, apportant sur scène des perspectives culturelles et des styles artistiques différents. La possibilité pour les prisonniers de participer à de telles activités souligne également les conditions de vie relativement humaines du camp de Friedrichsfeld par rapport aux autres camps de prisonniers de guerre de l’époque.

L’administration militaire allemande a soutenu ces activités culturelles, notamment par la construction d’un mémorial et l’organisation de divers programmes éducatifs et récréatifs. Ce soutien a contribué à maintenir un environnement structuré où les prisonniers pouvaient s’adonner à des activités enrichissantes.

Formation scolaire et professionnelle : Outre le théâtre, le camp proposait des formations professionnelles et des cours d’éducation. Les prisonniers pouvaient acquérir de nouvelles compétences et de nouveaux métiers, ce qui non seulement les aidait à passer le temps, mais les préparait également à la vie après la captivité. Cette approche holistique du bien-être des prisonniers était quelque peu unique et contribuait à leur bien-être général. Les activités théâtrales et culturelles du camp de prisonniers de guerre de Friedrichsfeld pendant la Première Guerre mondiale témoignent de la résilience et de la créativité des prisonniers, leur fournissant un moyen de faire face aux défis de la captivité et de maintenir un sentiment de communauté et d’humanité partagée.